dimanche 12 mai 2024
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Pourquoi votre boss ferait bien d’apprendre à coder par Aurélie JEAN, PhD @Aurelie_JEAN

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Pourquoi votre boss ferait bien d’apprendre à coder par Aurélie JEAN, PhD @Aurelie_JEAN

INTRODUCTION

Nous voilà bien ! La technologie est à l’origine de toutes les grandes transformations – stratégiques, organisationnelles, commerciales – et les patrons n’y comprennent rien. Le résultat, c’est que quand on parle numérique aux big boss, ils sont « éblouis plus qu’éclairés ».

Article initialement paru dans le numéro 14 de la revue de L’ADN consacré à la Transmission. Pour vous la procurer, cliquez ici

Comment embarquer toute une entreprise dans la bonne direction si l’on est soi-même incapable de savoir où il faut aller ? Pour Aurélie Jean, scientifique numéricienne et entrepreneusele rôle des CEO n’est plus de penser le futur de l’entreprise dans les cinq ou dix années à venir, mais d’être les premiers à avoir une vision sur la prochaine innovation ou révolution. Pour ce faire, « ils doivent appréhender l’écosystème numérique, juger les innovations de leurs concurrents, comprendre et attirer de nouveaux talents ou, tout simplement, communiquer sur des stratégies qui deviennent digitalo-analytiques ». Dit comme ça, ça peut impressionner. Mais pas de panique, il existe des leviers pour actionner cet état d’esprit si particulier.

L’apprentissage du code en fait partie. Le principe n’est évidemment pas de transformer les managers en développeurs de génie, mais de leur transmettre le goût de cette culture. Savoir coder, c’est être orienté vers la solution et l’efficacité. Quand ça ne marche pas, on rectifie ou l’on zappe, mais on avance ! Et pour ne pas avoir un train de retard, on expérimente en permanence. Et comme, en matière de code, chaque projet se bâtit sur les briques créées pour les précédents, il ne peut pas être question de toujours tout recommencer à zéro. On apprend fissa à travailler en équipe, dans le partage, la collaboration, l’ouverture. Alors forcément, en matière de principes d’organisation, de modèles de management, la culture code nous a légué des modèles comme les méthodes agiles, l’holacratie, ou l’open innovation… loin, forcément loin des schémas en pyramide, ou en silos. À la clé : une organisation plus fluide, plus réactive, et la création de plus d’opportunités de croissance. Mais avant de pouvoir en profiter, il faut comprendre ce qu’il se passe, ce qui est à l’œuvre, et comment ça fonctionne.

La bonne nouvelle, c’est que tout le monde peut s’y mettre. « Apprendre à coder permet d’apprendre une logique, une grammaire particulière, de structurer sa pensée et de communiquer », explique Aurélie Jean. Cela permet aussi de ne pas être en retard et d’anticiper. Un véritable atout dans des marchés sans cesse bousculés. Certains boss sont déjà convaincus des bénéfices : Philippe Zimmermann, CEO du groupe ADEO a ainsi organisé une session de code pour tout son comité exécutif et reconnaît « le besoin urgent de reprendre la main sur les prochaines innovations ». Chez General Electric, les équipes ont débloqué tout un budget pour encourager la totalité des employés à s’initier au code. Côté français ? Les directeurs de la Ville de Paris se sont engagés pour une formation – car les décideurs sont aussi étatiques et gouvernementaux, comme le rappelle Aurélie Jean, qui propose aux côtés d’Alain Buzzacaro et en collaboration avec OCTO Academy une formation appelée #Coding4CLevels, orientée sur le code, l’algorithmie et les nouvelles techniques managériales.

Est-ce que cela signifie que les leaders de demain seront des développeurs ? « Je pense qu’il faut sortir des cases qui nous contraignent à un mode de pensée unique. Mais nous verrons de plus en plus de profils complémentaires entre business, analytique et numérique ».

Article initialement paru dans le numéro 14 de la revue de L’ADN consacré à la Transmission. Pour vous la procurer, cliquez ici